Pourquoi l’ostéopathie n’est pas remboursée par la Sécurité sociale ?

L’essentiel à retenir

  • L’ostéopathie n’est pas remboursée par la Sécurité sociale car elle n’est pas reconnue comme une spécialité médicale à part entière et les ostéopathes ne sont pas conventionnés par l’Assurance Maladie.
  • Les tarifs des séances d’ostéopathie sont libres et peuvent représenter un budget conséquent pour les patients, avec un coût moyen entre 50€ et 80€ par consultation.
  • Les complémentaires santé proposent de plus en plus de forfaits de remboursement pour les séances d’ostéopathie, permettant de réduire le reste à charge des patients. Pensez à bien choisir votre contrat mutuelle et à comparer les garanties proposées.

L’ostéopathie connaît un succès grandissant en France, plébiscitée par de nombreux patients en quête d’une approche douce et naturelle pour soulager leurs douleurs et troubles fonctionnels. Pourtant, malgré sa popularité, cette médecine alternative n’est toujours pas remboursée par l’Assurance Maladie. Quelles sont les raisons de cette non prise en charge et quelles solutions s’offrent aux patients pour alléger le coût de leurs séances ?

Un cadre légal récent mais une pratique encore peu encadrée

L’ostéopathie a fait son apparition en France dans les années 60 mais il a fallu attendre 2014 pour que son cadre légal soit finalisé. Définie comme une médecine manuelle visant à rétablir l’équilibre du corps, l’ostéopathie repose sur des manipulations douces des tissus et articulations. Malgré cette reconnaissance légale, la pratique reste encore peu encadrée.

En effet, l’ostéopathie n’est toujours pas reconnue comme une spécialité médicale à part entière par l’Ordre des médecins. Les praticiens ne sont pas conventionnés par l’Assurance Maladie, ce qui explique pourquoi la Sécurité sociale ne rembourse pas les séances d’ostéopathie, considérées comme des actes non remboursables au même titre que d’autres médecines douces comme l’acupuncture ou l’homéopathie. Seuls certains actes d’ostéopathie pratiqués par des médecins ou sages-femmes peuvent être remboursés.

Bon à savoir : Une prise en charge exceptionnelle de l’ostéopathie est possible pour les nourrissons de moins de 6 mois souffrant de reflux gastro-oesophagien ou de troubles spécifiques, ainsi que pour les femmes enceintes dans le cadre de la prévention de l’accouchement prématuré ou de la préparation à l’accouchement.

Des tarifs libres qui pèsent sur le budget des patients

En l’absence de conventionnement, les ostéopathes sont libres de fixer leurs honoraires. Résultat : le coût moyen d’une séance oscille entre 50€ et 80€ selon les praticiens et les régions, avec des tarifs généralement plus élevés dans les grandes villes comme Paris où les consultations peuvent facilement dépasser les 100€. Des montants qui restent entièrement à la charge des patients, constituant souvent un frein à l’accès aux soins pour les budgets les plus modestes.

Prenons l’exemple de Sophie, 35 ans, qui souffre de douleurs chroniques au dos. Son médecin traitant lui recommande de consulter un ostéopathe. Après quelques recherches, elle trouve un praticien dont les honoraires s’élèvent à 70€ la séance. Sans prise en charge par la Sécurité sociale, impossible pour elle de bénéficier du tiers payant. Elle doit régler la totalité de la consultation de sa poche, sans possibilité de remboursement par l’Assurance Maladie. Un budget conséquent quand on sait qu’un suivi régulier sur plusieurs semaines est souvent nécessaire.

A noter : Pour trouver un ostéopathe qualifié, pensez à solliciter vos proches pour des recommandations, consulter les annuaires professionnels ou vous renseigner sur les avis clients. Veillez à choisir un praticien diplômé d’une école agréée par le Ministère de la Santé.

Les complémentaires santé à la rescousse

Face à ce vide laissé par la Sécurité sociale, de plus en plus de mutuelles et complémentaires santé proposent des forfaits de remboursement pour les consultations d’ostéopathie. Les garanties varient d’un contrat à l’autre, allant de simples forfaits annuels de 50 à 200€, à des remboursements pouvant couvrir jusqu’à 70% des frais engagés, avec parfois un nombre de séances plafonné. Certaines mutuelles conditionnent même le remboursement au fait que l’ostéopathe soit diplômé ou inscrit au registre ADELI.

Mais dans tous les cas, le chemin est le même pour obtenir son remboursement mutuelle : le patient doit régler la totalité des honoraires puis envoyer sa facture acquittée à sa mutuelle pour être remboursé a posteriori, selon son niveau de couverture. Ainsi, avec un forfait de 150€ par an et des séances à 70€, notre exemple Sophie pourra être remboursée de 2 consultations d’ostéopathie, réduisant son reste à charge.

Pour aller plus loin dans la prise en charge, il est possible de souscrire une surcomplémentaire santé spécifique ou de se tourner vers des mutuelles proposant des réseaux d’ostéopathes partenaires permettant de bénéficier de tarifs préférentiels. Un comparateur de mutuelles santé peut aider à y voir plus clair et trouver le meilleur rapport couverture/prix incluant un bon remboursement ostéopathe.

Bon à savoir : De plus en plus d’entreprises incluent des consultations d’ostéopathie dans leurs actions de prévention santé pour leurs salariés. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre employeur.

À l’heure où les dépenses de santé ne cessent de croître et où la place des médecines douces fait débat, la question du remboursement de l’ostéopathie par la Sécurité Sociale reste ouverte. Une meilleure reconnaissance et un encadrement accru de la pratique, en passant par le conventionnement des ostéopathes, pourrait à terme favoriser sa prise en charge, au moins partielle, par l’Assurance Maladie.

En attendant, les complémentaires santé restent les alliées des patients pour diminuer leur reste à charge et leur permettre de se soigner dans de meilleures conditions, sans renoncer à cette médecine douce de plus en plus plébiscitée par les Français.